Structure d'un disque dur

Résumé

Pour simplifier, disons qu'un disque est physiquement divisé en petits secteurs. Une suite de secteurs peut former une partition. En fait, vous pouvez créer autant de partitions que vous le souhaitez, chacune d'entre elles étant considérées comme un disque dur séparé.

Les Secteurs

Un disque dur n'est rien d'autre qu'une suite de secteurs. Un secteur est la plus petite unité d'information sur un disque dur, et sa taille est en général de 512 octets. Les secteurs d'un disque dur de «n» secteurs sont numérotés de «0» à «n-1» .

Les Partitions

L'utilisation de plusieurs partitions vous permet de créer autant de disques durs virtuels sur votre disque dur réel. Ceci comporte plusieurs avantages:

  • Des systèmes d'exploitation différents utilisent des structures de disque (appelés systèmes de fichiers) différents; cela est notamment le cas entre Windows et GNU/Linux. Avoir plusieurs partitions sur un disque dur vous permet d'installer plusieurs systèmes d'exploitation sur le même disque matériel.

  • Pour des raisons de performances, un système d'exploitation aura avantage à avoir plusieurs disques avec des systèmes de fichiers différents puisqu'ils seront utilisés pour des tâches complètement distinctes. C'est ainsi le cas pour GNU/Linux qui nécessite une deuxième partition appelée « swap » (échange), utilisée pour accueillir la mémoire virtuelle.

  • Même si toutes vos partitions utilisent le même système de fichiers, il peut s'avérer très utile de séparer les différentes parties de votre OS en autant de partitions. Dans la configuration la plus simple, vous pouvez répartir vos fichiers sur deux partitions, une pour vos données personnelles, une autre pour le système lui-même. Cela vous permet de mettre à jour ce dernier en effaçant complètement la partition du système mais en gardant vos fichiers personnels intacts.

  • Les erreurs physiques sur un disque dur sont généralement situées sur des secteurs adjacents et non dispersées sur tout le disque. Distribuer vos fichiers sur des partitions différentes limitera les pertes de données en cas de dommages physiques de votre disque dur.

Normalement, le type d'une partition spécifie le système de fichiers que la partition est censée héberger. Chaque système d'exploitation en reconnaît certains, mais pas d'autres. Consulter Chapitre 8. Systèmes de fichiers et points de montage et Chapitre 9. Le système de fichiers Linux pour plus d'information.

Définition de la structure du disque dur

Le plus simple

Avoir seulement deux partitions ! une pour l'espace d'échange, l'autre pour les fichiers[2].

Astuce

La règle générale pour la taille de la partition d'échange est de choisir le double de la taille de votre mémoire vive (RAM). Néanmoins, pour des configurations ayant beaucoup de mémoire (>512 Mo), cette règle ne s'applique plus, et des tailles plus petites sont alors préférables.

Une autre configuration courante

Opter pour la séparation des données et des programmes. Et pour être encore plus efficace, on ajoute généralement une troisième partition dite «racine» et étiquetée /. Elle accueillera les programmes nécessaires au démarrage du système et les programmes de maintenance de base.

Nous pouvons ainsi définir quatre partitions :

Échange :

Une partition de type swap, dont la taille est équivalente à celle de la mémoire vive 

Racine : /

C'est la partition la plus importante. Non seulement elle contient les données et les programmes les plus importants pour le système, mais elle aura également à servir comme point d'accueil pour les autres partitions.

Les besoins en terme de taille de la partition racine sont très limités, 300Mo sont suffisants. Néanmoins, si vous envisagez d'installer des applications commerciales, résidant généralement dans /opt, vous devrez augmenter cette taille en conséquence. Une autre option est alors de créer une partition /opt séparée.

Données statiques : /usr

La plupart des paquetages installent presque tous leurs exécutables et fichiers de données dans /usr. L'avantage d'avoir l'ensemble sur une partition séparée est que l'on peut aisément la partager avec d'autres machines du réseau.

La taille recommandée dépend des paquetages que vous souhaitez installer. Elle peut varier de 100Mo pour une installation poids plume à plusieurs Go pour une installation complète. Un compromis de un ou de deux Go (selon la taille disponible sur votre disque) est généralement suffisant.

Répertoires personnels : /home

Sont stockés ici les répertoires personnels de tous les utilisateurs du système. Il accueille aussi généralement les répertoires servis par HTTP ou FTP (respectivement pour la navigation Web ;et les transferts de fichiers).

La taille de la partition est très variable: elle dépend du nombre d'utilisateurs (ou de services) hébergés et de leurs besoins.

Une variante de cette solution est de ne pas utiliser une partition séparée pour /usr : /usr sera alors un simple répertoire à l'intérieur de la partition /.

Configurations exotiques

Lorsque votre machine est configurée pour des utilisations bien particulières, pour être un serveur Web ou un pare-feu, ses besoins seront radicalement différents de ceux d'une machine de bureau standard. Par exemple,un serveur FTP aura probablement besoin d'une grosse partition séparée pour accueillir /home/ftp, alors que /usr sera plutôt limité. Dans de telles situations, il vaut mieux avoir soigneusement défini ses besoins avant même de commencer l'installation.

Astuce

Si après un certain temps d'utilisation de votre machine, vous vous rendez compte que les partitions ou leur taille sont inadéquates, il vous sera possible de redimensionner la plupart des partitions sans avoir pour cela à réinstaller tout le système ;il n'y a en général pas de risque pour vos données. Consultez Gérer ses partitions du manuel Guide de démarrage .

Avec un peu d'expérience, vous pourrez même déplacer une partition comble vers un tout nouveau disque dur. Mais, ça, c'est une autre histoire...



[2] Le système de fichiers actuellement utilisé par les fichiers GNU/Linux est appelé ext3