Principes

Comme nous l'avons déjà mentionné dans le Guide d'installation, chaque disque dur est divisé en plusieurs partitions et chacune de ces partitions contient un système de fichiers. Tandis que windows associe une lettre à chacun de ces systèmes de fichiers (enfin, seulement à ceux qu'il reconnaît), GNU/Linux possède une arborescence unique, et chacun des systèmes de fichiers est monté à un endroit de l'arborescence.

De même que windows a besoin d'un «lecteur C:», GNU/Linux a besoin de pouvoir monter la racine de son arborescence (/) quelque part, en l'occurrence sur une partition qui contient le système de fichiers racine. Une fois la racine montée, on peut monter d'autres systèmes de fichiers sur différents points de montage qui existent dans l'arborescence. N'importe quel répertoire en-dessous de la racine peut faire office de point de montage, et vous pouvez monter le même système de fichiers plusieurs fois et ce sur différents points de montage.

Cela autorise une grande souplesse dans la configuration. Dans le cas d'un serveur Web, par exemple, il est courant de consacrer une partition entière au répertoire hébergeant les données du serveur. Le répertoire qui les contient est en règle générale /var/www ; ce dernier fera donc office de point de montage pour la partition. Vous pouvez voir dans les Figure 8.1. Avant le montage du système de fichiers et Figure 8.2. Après le montage du système de fichiers la situation du système avant et après le montage des fichiers.

Figure 8.1. Avant le montage du système de fichiers

Avant le montage du système de fichiers

Figure 8.2. Après le montage du système de fichiers

Après le montage du système de fichiers

Comme vous pouvez l'imaginer, cela présente de nombreux avantages : l'arborescence sera toujours la même, qu'elle s'étende sur un seul système de fichiers ou plusieurs dizaines[19], et il est toujours possible de déplacer physiquement une partie encombrante de l'arborescence sur une autre partition quand la place vient à manquer, ce que nous allons faire ici.

Il faut savoir deux choses sur les points de montage :

  1. le répertoire faisant office de point de montage doit exister;

  2. ce même répertoire devrait être vide : si un répertoire choisi comme point de montage contient déjà des fichiers et sous-répertoires, ceux-ci seront tout simplement «cachés» par le système de fichiers nouvellement monté, mais ils ne seront pas effacés. Ils seront tout simplement inaccessibles jusqu'à ce que vous libériez ce point de montage.

Astuce

En fait, il est possible d'accéder aux données "cachées" par le système de fichiers nouvellement monté. Vous n'avez qu'à monter le répertoire caché avec l'option --bind. Par exemple, si vous venez tout juste de monter le répertoire /cache/repertoire/ et que vous voulez accéder à son contenu original dans le répertoire nouveau/repertoire/, vous devrez taper la commande :

    mount --bind /hidden/directory/ /new/directory
   


[19] GNU/Linux peut gérer jusqu'à 64 systèmes de fichiers montés en même temps.